Ramadan et grossesse (selon l’avis des savants)
Assalamalayki
Comme chaque année la question “ramadan et grossesse” est soulevée.
- Puis-je jeûner si je suis enceinte ?
- Dois-je rattraper mes jours ou les donner en compensation ?
- Doit-on faire le ramadan lorsqu’on allaite ?
Bien entendu, on trouve tous les avis lorsqu’on interroge cheikh Google, et au final on ne sait plus où donner de la tête.
Dans cet article, je te donne l’avis des savants de l’Islam qui sont reconnus dans le monde pour suivre le Coran et la Sunnah selon la compréhension des pieux prédécesseurs.
Il s’agit de :
- Cheikh Ar-rouhayli
- Chaykh Al-albani
- Sheikh Ferkous
- Shaykh Tchalabi
- La commission d’al-ifta
(en même temps on a toutes les façons d’écrire Sheikh)
N’étant pas étudiante en science religieuse, je me contente juste de partager les fatawas sur le thème ramadan et grossesse.
Ramadan et grossesse selon Cheikh Ar-Rouhayli (hafidhahullah)
Dans ces vidéos, Cheikh Ar-rouhayli fait la distinction entre trois cas de figure :
- La femme qui craint de jeûner pour son état de santé ;
- Celle qui a peur pour sa santé et celle de son enfant ;
- La femme enceinte qui a peur pour son enfant seulement.
Le rattrapage ou la compensation varie selon les craintes de la future maman.
Cheikh Al Albani (rahimahullah)
Question : Concernant la femme qui allaite ou celle qui est enceinte, qui craint pour sa personne ou pour son enfant ou le fœtus qu’elle porte,
- lui incombe-t-il de rattraper et compenser, ou seulement rattraper ou seulement compenser ?
- Ou ne lui incombe-t-il rien du tout ?
Réponse : Il est nécessaire si elle ne jeûne pas qu’elle compense.
Sheikh Al Albani / Silsila Houda wa nNour / Cassette 23. fatwa4
Cheikh Ferkous (hafidhahullah)
Question Ramadan et grossesse:
Que doivent la femme enceinte et la femme allaitante faire au cas où elles ne feraient pas le jeûne du mois de Ramadân ? Est-ce qu’elles doivent jeûner ultérieurement les jours qu’elles n’ont pas jeûné ou doivent-elles nourrir un pauvre (pour chaque jour) à titre de compensation ?
Réponse :
Louange à Allâh, Maître des Mondes ; et paix et salut sur celui qu’Allâh a envoyé en miséricorde pour le monde entier, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection. Cela dit :
Si la femme enceinte et celle qui allaite pourraient jeûner, mais avec peine et difficulté, ou auraient craint pour elles-mêmes ou pour leurs enfants ; elles ne doivent pas jeûner ultérieurement les jours qu’elles n’ont pas jeûné. Cependant, si elles n’accomplissent pas le jeûne, elles doivent nourrir un pauvre (pour chaque jour) à titre de compensation, conformément au hadith du Prophète صلّى الله عليه وآلِه وسلّم: «Allâh عزَّ وجلَّ a épargné la moitié de la prière et le jeûne au voyageur, à la femme allaitante et à la femme enceinte.»(1) Ainsi, le fait de jeûner ultérieurement les jours où on a laissé le jeûne a été prescrit pour le voyageur dans la Parole du Très-Haut :
﴿وَمَنْ كَانَ مَرِيضًا أَوْ عَلَى سَفَرٍ فَعِدَّةٌ مِنْ أَيَّامٍ أُخَرَ﴾ [البقرة: 185].
﴾Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu’il jeûne un nombre égal d’autres jours﴿ [s. Al-Baqara (la Vache) : v. 185]
Et la compensation en nourrissant un pauvre pour chaque jour a été prescrite pour le vieil homme, la vieille femme, la femme enceinte et celle qui allaite dans le verset :
﴿وَعَلَى الَّذِينَ يُطِيقُونَهُ فِدْيَةٌ طَعَامُ مِسْكِينٍ﴾ [البقرة: 184].
﴾Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter (qu’avec difficulté), il y a une compensation : nourrir un pauvre﴿ [s. Al-Baqara (la Vache) : v. 184]
L’opinion permettant à la femme enceinte et à celle qui allaite de manger tout en nourrissant obligatoirement un pauvre pour chaque jour sans avoir recours à un jeûne ultérieur, est l’avis le plus prépondérant parmi les autres. Cela est l’opinion qu’Ibn Abbâs et Ibn ‘Oumar et autres ont adoptée. Il a été authentiquement rapporté qu’Ibn Abbâs رضي الله عنهما a dit : «Si, en jeûnant le mois de Ramadân, la femme enceinte craint pour elle-même et la femme allaitante craint pour son enfant, elles doivent alors laisser le jeûne et nourrir, à titre de compensation, un pauvre pour chaque jour, et ne doivent point jeûner ultérieurement [les jours qu’elles n’ont pas jeûné].»(2) Il a été rapporté aussi que le même compagnon a vu une esclave à lui, mère de son enfant, en état de grossesse ou en période d’allaitement ; ainsi il a dit : «Tu es du nombre de ceux qui ne peuvent pas supporter le jeûne ; tu dois alors nourrir un pauvre pour chaque jour [à titre de compensation], et tu ne dois point faire le jeûne ultérieur [des jours que tu n’as pas jeûné].»(3) Ad-Dâraqoutnî a rapporté qu’Ibn ‘Oumar رضي الله عنهما a répondu à la question que lui a posée sa femme qui était en état de grossesse, en disant : «Tu dois laisser le jeûne et nourrir un pauvre
pour chaque jour [à titre de compensation], et tu ne dois point faire le jeûne ultérieur [des jours que tu n’as pas jeûné].»(4)
Du moment que l’opinion d’Ibn Abbâs et Ibn ‘Oumar رضي الله عنهم était répandue au milieu des compagnons sans qu’aucun d’eux ne la contredise ; cela est considéré, par la majorité des savants, comme étant preuve et unanimité. Ce qui est connu chez les spécialistes des fondements de la jurisprudence comme «l’unanimité silencieuse (ou tacite)». D’autre part, l’explication d’Ibn Abbâs رضي الله عنهما se rapporte à la cause de la révélation du verset ; et parmi les règles établies dans les sciences relatives au hadith est que l’explication d’un compagnon qui se rapporte à la cause de la révélation du verset a le même statut du hadith élevé (au Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم). Un statut pareil est considéré supérieur aux autres propos qui se fondent sur l’avis et l’analogisme.
Remarque :
- La femme allaitante ayant les lochies doit faire le jeûne ultérieur des jours qu’elle n’a pas jeûné (lors de cette période) et ne doit pas nourrir un pauvre (pour chaque jour) en compensation ; car les lochies empêchent le jeûne. Ce qui représente un statut plus particulier que l’excuse de l’allaitement et de la grossesse en ce qui concerne le non-accomplissement du jeûne et sa compensation ; étant donné que le particulier est plus prioritaire pour qu’il soit devancé, contrairement à la période où la femme est en état de pureté, car aucune opposition n’en existe avec un empêchement.
- Elle doit aussi jeûner si elle allaite son enfant moyennant le biberon ; car ainsi, elle est considérée comme une femme allaitante au sens figuré et non propre du terme.
- Si l’enfant atteint l’âge de cinq mois ou plus, de façon à ce qu’il puisse se nourrir d’autre chose que le lait [de sa mère], des types de légumes et fruits, l’allaitement naturel ne serait pas dans ce cas une excuse pour ne pas jeûner, a fortiori l’allaitement artificiel.
Le savoir parfait appartient à Allâh سبحانه وتعالى, et notre dernière invocation est qu’Allâh, Seigneur des Mondes, soit Loué et que prière et salut soient sur notre Prophète, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection.
Commission de l'ifta
Question :
Quel type de rachat doivent faire les faibles, homme ou femmes, qui sont incapables d’observer le jeûne à cause de leur âge avancé ? Et qu’en est-il du malade dont la maladie est incurable, de la femme enceinte et la femme en couches qui craint le manque de lait pour son enfant ?
Réponse :
Il est permis aux vieux, hommes ou femmes, qui sont incapables d’observer le jeûne ou qui éprouvent beaucoup de difficultés pour le faire, de délaisser ce devoir sacré et obligatoire.
Dans ce cas, on est tenu de nourrir un pauvre pour compenser chaque jour de jeûne manquée.
On doit donné un ça (équivalent de 1,5 kilo de nourriture) de blé, de riz, de dattes ou tout autre nourriture habituelle du pays à chaque pauvre.
Il en est de même pour le malade qui n’a pas les moyens d’observer le jeûne ou lorsque sa maladie est incurable et si la pratique du jeûne lui cause du tort.
A ce propos, le Très-Haut a dit : “Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité.” Verset 186 de la Sourate Al Baqara
Le Tout-Puissant a dit aussi : “Et Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion.” Verset 78 de la Sourate le Hajj
De même, cette autre parole divine : “Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter qu’avec grande difficulté, il y a une compensation : nourrir un pauvre.” Extrait du verset 184 de la Sourate Al Baqara
Dans la Sounna prophétique, ‘Abdullah ibnou ‘Abbas, qu’Allah soit satisfait de lui, a dit : “Une dispense fut révélée en faveur de l’homme et la femme avancés en âge qui sont incapables d’observer le jeûne, ils peuvent donc le délaisser et nourrir un pauvre pour chaque journée de jeûne manquée.” Rapporté par Al Boukhari, avec une version semblable (4505), Abou Daoud (2318) et d’autres.
Il en va de même pour le malade dont la maladie est incurable et qui ne peut pas supporter le jeûne et dont le jeûne risque de lui porter préjudice. Il est donc traité au même titre que le faible parmi les vieux.
En ce qui concerne la femme enceinte
qui craint pour sa santé ou pour son bébé, il est permis de délaisser le jeûne et de rattraper les jours de jeûne manqués.
Cette règle s’applique également à la femme qui allaite et qui craint le manque de lait pour son enfant, au même titre que le malade dont la maladie est curable mais qui est incapable de jeûner provisoirement.
Et Allah Seul accorde la réussite.
Que Sa Paix et Sa Bénédiction soient sur Son messager, sur sa famille et sur ses compagnons.
Source : Fatwas de la commission permanente des Recherches Scientifiques et de l’Iftâ’ (160/10)
Ramadan et grossesse
Cheikh Tchalabi (hafidhahullah)
Pour conclure
Comme tu peux le voir, “ramadan et grossesse” est un sujet dans lequel il y a plusieurs avis.
Celui de cheikh ar-rouhayli est selon moi le plus complet.
A toi de prendre l’avis qui te semble le plus juste et non pas ce qui te semble le plus simple. Il faut vraiment que ton coeur soit apaisé.
Qu’Allah azawajal t’accorde une belle grossesse et accepte nos oeuvres.
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